Le défi des inégalités territoriales

La métropolisation, corollaire spatial de la mondialisation, interroge l’idéal aménagiste français d’une répartition équilibrée des richesses entre les territoires. Cette inquiétude est attisée par la fin parfois annoncée des capacités de redistribution entre territoires productifs et résidentiels, et par les crises économiques récentes. Celles-ci précipitent la mutation structurelle de l’économie des territoires et fragilisent encore certains bassins d’emploi industriel en difficulté ou territoires de faible densité, peu dynamiques et éloignés des grandes agglomérations. Conjugué à l’impérative transition écologique, c’est un nouveau modèle de développement territorial qu’il semble falloir inventer.

En même temps, l’accroissement des inégalités territoriales est socialement délétère. La lutte contre ces inégalités est un objectif politique prioritaire dont « l’égalité des territoires » marque l’ambition. Au prisme du revenu fiscal des ménages, on constate la force et la complexité des mécanismes de ségrégation à l’œuvre.

Les grands pôles urbains concentrent, à la fois, une part considérable de la richesse et un grand nombre de ménages disposant de très faibles revenus. La nouvelle politique de la ville a d’ailleurs été conçue pour soutenir prioritairement les quartiers qui concentrent la pauvreté dans les banlieues, les centres-villes dégradés ou certains espaces périurbains.

En changeant d’échelle, on constate que les revenus sont souvent moins élevés dans les villes-centres que dans leur proche couronne. Ils ont, par ailleurs, tendance à diminuer au fur et à mesure que l’on s’écarte de ces agglomérations et que l’on s’intéresse aux espaces périurbains éloignés et ruraux. L’aggravation des difficultés sociales et économiques de ces espaces de plus faible densité rend également nécessaire la mise en œuvre de nouvelles politiques dédiés. Après les Comités interministériels à l’égalité et à la citoyenneté, et aux ruralités, précédés des assises consacrées à ces dernières, c’est notamment une vaste réflexion politique sur l’avenir des espaces périurbains qui est engagée.